Austère, virtuose, étrange: le film de Pierre Trividic n'est peut-être pas d'accès facile. Mais les amoureux du cinéma y trouveront leur compte. Tout se joue en miroir, en reflets dans ce film dont la qualité d'image est somptueuse. Le miroir, c'est d'abord notre inconscient dans lequel le réalisateur plonge à travers cette banale histoire de jalousie d'une femme qui, lentement, à force de se ronger, devient border line. Miroir surtout car ces images de banlieues solitaires, de trains, de Rer, toutes ces peties scènes des grandes villes sont les nôtres. A la fois étranges et familières. Le jeu de Dominique Blanc enfin est d'une subtilité infinie, calée sur ces centaines de milliers de femmes qui vivent seules, au jour le jour, parfois gagnées par un lent syndrome de dépossession. Etrange et beau film que ne gâche pas le jeu sans relief des acteurs masculins, qui sont les faire-valoir de cette héroïne triste et moderne: la femme célibataire vivant dans un petit appartement en banlieue....
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